lundi 2 août 2010

S U D


Vous souffrez le poids du monde!
La disgrâce des masques
apparaît sur vos visages nus
macérés de soleil

Quel autre culte que ces santerias
et ces feuilles distillées
qui font mourir les Amériques?

Le plomb, bien sûr,
attrapé contre le ventre
par une ceinture en cuir
des vaches les plus vieilles
du sud

FBC

El Golpe de Aire : fragmento de VOLCANOLOGIES (reporte OQAJ)

Je me suis réveillé avec la paupière gauche enflée à souhait; c’était comme si on m’avait assené un monumental coup de poing à l’œil, mais il n’y avait pas de bleu. Une sensation de panique s’est emparée de moi en pensant que ce n’était que le début d’une infection sérieuse et que je n’étais vraiment pas au meilleur endroit pour profiter des avances de la médicine. J’ai pris ma douche, toujours incapable d’ouvrir et de fermer la paupière en question, mais sans avoir mal (ce qui n’a fait qu’accroître ma peur), et je me suis habillé pour me diriger à la réception, où j’ai montré ma paupière aux deux jeunes réceptionnistes. Le ton de leur réponse a, d’un coup, dédramatisé mon malaise :

- No se preocupe, que eso es solo un « golpe de aire »…


Un “coup d’air”…une affection commune à Colima, paraît-il, et qui ne semblerait être, selon les dires, qu’une accumulation d’air sous la paupière due au fait qu’on s’est « levé trop vite du lit ». L’explication du serveur, au restaurant de l’hôtel, m’a semblé être plus plausible, moins superstitieuse : il s’agirait d’une petite infection survenue en portant un doigt à l’œil par inadvertance. Et c’est qu’ici, les mains, comme tout le reste, se salissent à une vitesse alarmante. Dix minutes après s’être lavé les mains, n’importe qui, gouverneur comme tubero, finit avec une croûte noire sous les ongles qui prompte à nouveau la recherche d’un robinet.